L'IMPALA

L'impala est l'antilope par excellence, typique de la brousse d'Afrique orientale et australe. Elle est très commune et toujours présente en nombre. Vous pouvez rouler dans la brousse pendant des heures et ne croiser aucun animal mais les impalas seront toujours là. Un ami voyageur les comparait à des pigeons à Paris ou à New York. La raison du succès de l'impala tient à ses facultés d'adaptation, elle mange de tout et peut survivre dans beaucoup de mileux à l'exception de la forêt dense.

Malgré ses allures de grande gazelle; l'impala est une antilope de taille moyenne et l'unique représentante de la famille des Aepycerotini. Il existe une deuxième race d'impala appelée l'impala à face noire localisée à la frontière de la Namibie et de l'Angola.

Impala (Moremi, Botwana)

MENSURATIONS

Longueur: 120-160 Cm

Hauteur au garrot: 75-95 cm

Poids: F= 40-60 kg ; M= 45-80 kg

ECOLOGIE

Habitat : Savane arborée, savane boisée,  forêt galeries, bush. Les impalas sont particulièrement inféodées aux zones de transition ou ecotones entre la savane et la forêt. Elles fréquentent également les milieux plus ouverts légèrement à condition qu'un minimum de couvert végétal soit présent ainsi qu'une source d'eau permanente.

Nourriture : Les impalas sont des herbivores mixtes se nourrissant à la fois de feuillage et d'herbes en fonction des saisons et des localités. Elles se nourrissent également de fruits. Lorsqu'elles ont le choix, les impalas se font plus volontiers herbivores et se nourrissent de plantes herbacées vertes et tendres. Elles seront majoritairement phyllophages pendant la saison sèche lorsque les plantes herbacées sont plus rares. Elles apprécient les feuilles d'acacia, les brindilles mais plus de 46 espèces différentes de feuilles ont été recensées dans son alimentation (Monro).

Comportement et structure sociale : La structure sociale des impalas est relativement complexe. La seule constante est leur comportement extrêmement grégaire. Des troupeaux de plus d'une centaine d'individus ne sont pas rares. On distingue classiquement trois types d'organisation sociale : les mâles territoriaux pendant le rut, les groupes de mâles célibataires et les hardes reproductrices de femelles accompagnées de leurs petits. 

 

La territorialité de l'impala mâle a longtemps été remis en cause en raison de la tendance des mâles à se regrouper en hardes de célibataires parfois comprenant plusieurs dizaines de mâles comprenant à la fois des mâles subadultes et des mâles qui deviennent territoriaux seulement pendant la période du rut. Les hardes de mâles célibataires ne sont pas stables et chaque membre la rejoint ou la quitte à sa guise. Il existe néanmoins une hiérarchie au sein des groupes de mâles célibataires. Cette hiérarchie est fixée en fonction de la taille mâles. Un mâle plus petit ira reniffler la base du crâne d'un mâle mature. Il semblerait en effet que les sécrétions par les glandes à la base du crâne donne des indications sur le statut physiologique. Le mâle dominant se laisse reniffler et peut également se faire lécher le cou par le mâle au statut inférieur qui peut également se retirer rapidement. Ce rituel a pour vocation de raffirmer la hiérarchie et d'éviter les combats entre les mâles.  Ces hardes de mâles célibataires peuvent également se joindre aux hardes de femelles surtout pendant la saison du rut. Pendant cette période, l'aggressivité des mâles est alors exacerbée et le comportement territorial des mâles dominants et matures se font davantage sentir alors que ces derniers sont tolérants enver les autres mâles hors période de rut.

Pendant la période du rut, les mâles dominants au sein des hardes de mâles célibataires  vont établir des territoires de petite taille en déféquant et en constituant des latrines à des endroits stratégiques. Ces territoires ne sont pas établis sur la base des ressources qu'ils pourraient contenir mais plutôt dans le but d'y détenir un harem temporaire de femelles sur lesquels ils auront un droit exclusif d'accès. En effet, les mâles vont tenter de retenir dans ces petits territoires temporaires les hardes de femelles qui les traversent et tentera d'empêcher toute femelle de le quitter en les poursuivant activement et en rugissant. Le rugissement est d'ailleurs un comportement typique de l'impala mâle qui semble inciter les femelles à se rassembler sur le territoire du mâle rugissant. En effet, le rugissement semble être à la fois avoir une fonction d'attirance vis à vis des femelles et une fonction dissuasive en ce qu'il aura tendance à éloigner les autres mâles. Le rugissement est donc un marqueur de dominance indiquant à la femelle la présence d'un territoire détenu par un mâle dominant en mesure de la protéger de l'attention et du harcèlement des autres mâles. Il en va de même avec le claquement de la langue typique de l'impala qui aura tendance à attirer les femelles à se regrouper sur le territoire du mâle émetteur alors qu'il incitera les mâles au statut inférieur à fuir. En effet, pendant le rut, le mâle territorial chassera tout mâle pénétrant sur son territoire pendant la période du rut si des femelles sont présentes. 
Le statut de mâle dominant se manifeste également par diverses postures et comportements, spécifiquement pendant la période du rut. Le mâle dominant parcourera son territoire en adoptant une démarche raide et fière en exposant ses cornes et la circonférence de son cou. La largeur du cou étant un marqueur de dominance comme chez le cobe de Buffon. Les mâles dominants n'hésiteront pas également à présenter leurs cornes en baissant la tête à l'horizontal mais également en encornant la végétation aux alentours. Si les rituels de dominance échouent entre deux mâles au statut équivalent, ces derniers se poste à courte distance l'un de l'autre et effectuent une présentation latérale pour exposer leur profil respectif et ainsi mettre en avant leurs cornes et circonférence de leur cou. Les oreilles pointent vers l'arrière et la queue est collée au corps. Bien que les adversaires se font face, ils peuvent détourner la tête. Simultanément mais pas systématiquement ils peuvent rugir et bailler ou encorner le sol. Si ces démonstrations se révèlent inefficace, le combat s'ensuit et les mâles entrelacent leurs cornes et balancent leurs têtes pour se déséquilibrer ou pour trouver une ouverture dans la garde de l'adversaire pour l'encorner ce qui peut s'avérer fatal. Le rut est une période intense pour les mâles qui peut les laisser exsangue en raison de l'intense compétition entre mâles et l'énergie dépensée pour retenir les femelles au sein des territoires. 

Les impalas renforcenet leurs liens sociaux par l'"allogrooming" qui se définit comme l'épouillage mutuel et réciproque afin de se débarasser des tiques et autres parasites.
Ce sont des antilopes diurnes qui passent le plus clair de leur temps à chercher de la nourriture, à ruminer et à se reposer ce qui peut prendre jusqu'à 18h (Estes). Elles se nourissent tôt le matin jusqu'à 10h00 ou 11h00 avant de se retirer pour se reposer et ruminer. Elles redeviennent actives à partir de 15h00 et 17h00.  Elles peuvent se nourrir également la nuit entre 23h00 et minuit (Estes).

 

Reproduction : Un mâle décèle la réceptivité de la femelle par sa position accroupie quand elle urine, la position de sa queue et en testant son urine. Il s'approche de la femelle en positionnant son cou à l'horizontale, bouche entrouverte et claquant la langue en reniflant la croupe des femelles. Une fois qu'une femelle en période d'oestrus est repérée, il la suit en bêlant ou en claquant la langue voir la poursuit si elle fuit. Lorsqu'elle s'arrête, il lui lèche les parties génitales et se dresse à la verticale tout en effectuant quelques pas en érection pour procéder à l'accouplement. 

Les impalas peuvent se reproduire toute l'année mais un pic de naissance est généralement constaté au début de la saison des pluies lorsque la nourriture est la plus abondante. Les femelles sont sexuellement matures à l'âge du 18 mois. La gestation est de 190 à 200 jours. la mère met bas dans un endroit isolé et le petit reste caché dans la végétation pendant les premiers jours avant de suivre sa mère et rejoindre la harde où il peut rejoindre d'autres jeunes au sein d'une crèche. Les petits impalas sont très joueurs. 

Prédateurs : Les impalas sont la proie de tous les grands prédateurs en particulier les léopards, les lycaons, les guépards et dans une moindre mesure les lions, les hyènes, les pythons de Seba et les crocodiles. Les petits impalas sont également la proie des chacals, des petits félidés comme les caracals et les servals, les ratels, les grands rapaces et les babouins.Les impalas ne peuvent trouver leur salut que dans la fuite. Lorsqu'elles repèrent un prédateur, les membres de la harde explosent en feu d'artifice de sauts spectaculaires de plus de 3m de haut et de 11m de long dans toutes les directions pour égarer le prédateur. Bien qu'ils partent tous dans des directions différentes, les membres de la harde finissent par se retrouver grâce à l'odeur émise par les glandes situées au niveau du métatarse qui permet à chacun de se repérer dans la végétation dense dans laquelle ils fuient. Il semblerait que le bondissement caractéristique de l'impala effectué même en l'absence de prédateurs où les pattes arrières sont pratiquement à la verticale lorsque l'animal se réceptionne au sol avec ses pattes antérieures jointes donnant l'impressoin d'un cheval à bascul favoriserait la diffusion de cette odeur pour permettre aux membres de la harde de se localiser dans la végétation dense.

Meilleurs endroits pour l’observer: Visibles dans la plupart des parcs et réserves d’Afrique australe et orientale sans aucune difficulté à l’exception du Ngorongoro et de Queen Elizabeth en Ouganda.